Waleed Al-husseini sur l’islamophobie

---L’un des dangers qui menacent la laïcité réside dans le fait que les musulmans accusent avec une facilité inouïe leurs opposants d’islamophobie pour imposer leurs opinions, quand bien même celles-ci vont à l’encontre des préceptes de la laïcité. Le recours excessif à ces accusations montre, d’une part, que les musulmans manquent d’arguments recevables, et réduit, d’autre part, les laïcs et les athées au silence, ces derniers préférant se taire plutôt que de risquer d’être accusés d’islamophobie. 
(Waleed Al-Husseini, Blasphémateur !, Grasset, 2015)
---L’islamophobie est à l’international l'arme du totalitarisme. Ce n'est pas un hasard si les pays islamiques qui piétinent les droits de l'homme font pression jusqu'au siège de l'ONU pour reconnaître le principe de « diffamation des religions » et donc d' « islamophobie ». 
(Waleed Al-Husseini, préface du livre L'islamophobie, mai 2016)
 
----Plutôt que l’islamophobie, le vrai danger est selon vous « l’athéophobie »...


Ce terme d’ « islamophobie » a été imposé par une frange de l’islam politique qui s’est inspiré du Crif. On a décalqué l’antisémitisme, avec l’idée de relier une religion à une race. 


L’objectif étant de faire taire ceux qui critiquent la religion. 
En France, on en arrive ainsi à un stade où toute critique de l’islam est assimilée à de l’islamophobie. On oublie aussi que dans les pays musulmans, les laïcs sont victimes d’une double peine : ils subissent à la fois les dictatures et les religieux. Les dictateurs ont d’ailleurs versé dans la surenchère islamique pour séduire les musulmans. Prenez l’exemple égyptien. Après la défaite de l’Empire ottoman, les nostalgiques du Califat ont fondé la confrérie des Frères musulmans en 1928 et ont commencé à ré-islamisé la société.

 Nasser, plutôt laïc et allié aux communistes, a réprimé les Frères musulmans qui se sont réfugiés en Arabie Saoudite. Celle-ci, alliée aux Etats-Unis, a eu peur de l’expansion du bloc soviétique. Elle a donc réinjecté les Frères musulmans dans la politique égyptienne pour neutraliser le nassérisme. Sadate, successeur de Nasser, les a soutenus d’une façon indirecte en leur laissant le champ social libre pour contrôler le peuple. Les islamistes ont fini par le tuer en 1981. 

Le problème, c’est qu’on a décrété une laïcité sans démembrer et détricoter le fondement religieux qui a repris le dessus en Egypte, mais aussi en Turquie ou en Tunisie. De même, dans la cause nationaliste palestinienne, il n’y avait pas de religion au départ, car c’étaient des athées. L’Algérie, normalement, est elle aussi pays laïc.

 Mais, depuis sa maladie, Bouteflika a ordonné la réinstauration des cinq prières à la radio et télévision d’Etat, la réintroduction de l’éducation islamique à l’école, et il est en train de construire à Alger la troisième plus grande mosquée dans le monde pour plaire aux islamistes et couper l’herbe sous les djihadistes. 


--- Comment jugez-vous le terme «islamophobie» ? 
 
C’est la kalachnikov des islamistes en Europe, ils essaient par ce terme de tuer dans l’œuf toute critique de l’islam et des valeurs islamiques. C’est une fatwa moderne pour les sociétés modernes, pour nous réduire au silence, nous faire craindre de parler. C’est la principale arme qui permet à leur projet de progresser.



« La haine contre l’islam devient la deuxième terminologie utilisée après l’islamophobie pour échapper au débat. Il vise particulièrement les laïcs d’origine musulmane ou arabe. Les pratiquants en abusent contre les ex-musulmans qui osent dénoncer les prêches virulents et les appels à la violence dispensés dans les mosquées et relayés dans leurs quartiers. Mais où est la haine à dénoncer la haine ? » Une trahison française  (p. 135)




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